Le Thermopolium est une structure romaine antique qui était essentiellement un comptoir de vente de nourriture et de boissons.
Le terme thermopolium vient du grec ancien thermos, qui signifie chaud, et polium, qui signifie vendre, donc littéralement: vendre des choses chaudes.
Si dans la partie fouillée de Pompéi (qui représente deux tiers de l’espace urbain antique) on compte
89 thermopolium, petites tavernes pour la vente de nourriture chaude, cela ne veut pas dire que les
riches propriétaires des grandes maisons à atrium allaient déjeuner dehors.
C’était plutôt les classes basses qui fréquentaient ces locaux. En passant par Pompéi, on peut remarquer beaucoup d’habitations et de boutiques, insérées dans les grandes maisons, donnant directement sur la route et consistant souvent en une seule pièce. Ici vivaient et travaillaient des artisans et des commerçants, qui habitaient souvent avec leurs familles aux étages supérieurs. Ces habitations disposent rarement d’une cuisine. C’est pourquoi on allait manger dehors, dans un des nombreux Thermopolium qui offraient de la nourriture chaude prête à servir. Des grands pots en dolia étaient utilisés pour stocker les aliments et les boissons.
Un thermopolium intact qui révèle des fresques dans un état de conservation exceptionnel, des restes de nourriture et des ossements de victimes de l’éruption, se trouve dans la REGIO VI. L’éruption catastrophique du Vésuve en 79 apr. J.-C. a figé le comptoir dans une couche de cendre, le préservant ainsi pendant des siècles. En 2019, des archéologues ont entrepris un projet visant à renforcer les fouilles historiques, permettant ainsi de découvrir une partie du comptoir antique et de l’étudier en détail.
Peintures et fresques
Les peintures murales qui ornent le comptoir sont dans un état de conservation parfait. Elles représentent des animaux aux couleurs éclatantes tels que des canards colverts et un coq, qui figuraient probablement au menu du thermopolium, ainsi qu’un chien noir tenu en laisse. Ce dernier était probablement utilisé pour dissuader les voleurs de s’approcher de l’endroit.
La fresque du chien comporte également une inscription gravée par quelqu’un qui avait une dent contre le restaurateur. L’insulte en question est nicia cinaede cacator et elle était destinée à un certain Nicia, qui était peut-être un esclave grec affranchi. Selon le communiqué officiel, cela a probablement été laissé par un plaisantin cherchant à se moquer du propriétaire ou par quelqu’un qui travaillait dans le thermopolium. Les historiens s’écharpent sur le terme « cacator » qui réfère à une relation pédophile avec un garçon. D’autres avancent que cela signifie une relation homosexuelle de deux adolescents. Cette découverte met en lumière l’homophobie de la société romaine.
Ossements humains et canins
Des ossements humains et canins ont également été découverts à proximité des amphores, de la citerne et de la fontaine. Parmi eux, ceux d’un homme d’environ cinquante ans ont été trouvés à côté d’un lit pour enfant.
Le squelette complet d’un chien a également été découvert à cet endroit. Ce n’était pas un chien de grande taille et musclé comme celui représenté sur le comptoir, mais plutôt un spécimen plus petit mesurant environ 20 à 25 cm de hauteur à l’épaule bien qu’il s’agissait d’un chien adulte. Bien que rares, les chiens de cette taille indiquent qu’une sélection intentionnelle a été opérée à l’époque romaine pour obtenir ce résultat et que les chiens étaient une espèce domestiquée par les Romains.